Poésie

Je partage mes poèmes et accepte la bienveillance de vos encouragements.
Ces poèmes donneront lieu cette année je l'espère à l'édition d'un recueil

lundi 30 décembre 2019

Songe d’une vague

Songe d’une vague

Le sel de nos larmes nous rappelle le port
Et son chenal encombré des épaves

Où s’échouent en saccades
Nos espoirs désinvoltes

Je regarde l’abîme
Et distingue dans l’ombre

L’éclat triste et ténu
Des trésors disparus

Qu’y a-t-il à chercher
Dans les récifs du regret

Qu’advient-il dans le calme morbide
De la tempête qui s’enfuit

Du souvenir flamboyant
De mille vaisseaux gonflés de joies

L’océan cruel engloutit
Et reforme face au ciel

L’innocence enjouée
De son indifférence

Les carcasses déchiquetées
Ne seront bientôt plus

Qu’un vestige corallien
D’une intemporelle beauté

Caunes-Minervois le 31 décembre 2019

De la force

De la force

Marche dans la nuit
Et disperse ta mélancolie
Dans la douceur du mouvement

Mouvement si lent
Que c’est à peine si l’on voit
Le long chemin que nous prenons
En contemplant l’étincellement

Marche la nuit
En écoutant la voie forte du mouvement
Qui tente avec douceur
De nous guider jusqu’au souffle

La révolte

La révolte

Je suis allé glaner
Les artifices du destin
Pour savoir si demain
Serait de feu, de sable et d’inespoir

Je suis revenu
La tête sale de vos peurs
Et l’ai lavée dans l’irréalité

Mon seul rempart
Contre vos certitudes

Est de croire en l’apex
Qui déploie l’existence

Et la fait rayonner
Au delà du visible

samedi 28 décembre 2019

Le trône

Le trône

Assis sur l’horizon
Le ciel toise notre agitation
Et rit de notre insouciance

Par pitié il nous lance
Quelques éclats d’espace

Qui trouveront une place
Sur l’autel ignoré
Du temple inachevé

Un parfum

Un parfum

Les chemins parcourus
Dessinent des entrelacs
Où s’agitent nos questions
Nos regrets nos incompréhension

Ce qui n’était qu’un bondissent
M’affranchit aussitôt
Du tendre attachement
Des affaires d’ici-bas

Et d’écouter l’oiseau
Qui chante sans savoir
Le parfum des étoiles
Au rêveur qui s’éveille

Sur le seuil

Sur le seuil

Si je savais bondir de nuit en nuit
Sans jamais me perdre dans le jour
Je deviendrais brouillard
Pour que tu puisses me respirer

Si je savais bondir de jour en jour
Sans jamais me perdre dans la nuit
Je serais flamme pour m’échapper
Dans le mystère de tes songes

Si je savais bondir de rêve en rêve
Sans jamais me perdre dans mes pensées
Je serais Lune pour te bercer
Et colorer tes nuits

Si je savais bondir de pensée en pensée
Sans jamais me perdre dans la raison
Je serais libre d’aimer le monde
Et embrasserais le jour avec sincérité

Orbite

Orbite

Où nous mènent tous ces chants
Qui traversent notre course

Ils ont bu tant d’étreintes
De rires et de chagrins

Qu’ils sèment dans leurs sillages
Des traînées de larmes

Les étoiles y cueillent les coquettes
Quelques brins de lumière

Le soleil s’y emmêlera
Et nos peaux de ciel résonneront

Du bruissement soyeux
De l’envol des enfants

Le moment

Le moment

Ils arpentent les rochers
Du rivage, sous les pleurs
éperdus des vagues
Qui battent ton sourires

Les embruns y déposent en baisers
Les chants épicés de mille cités

Sous le froissement de l’onde déchiquetée
Rugissent les souvenir tapis

Ils gardent pour les jours courts
En soleil de secours
L’intime trésor nacré

Ivresse

Ivresse

J’autorise mes yeux
à écouter le refrain
Du satin délicieux

J’accepte que mes mains
Se tiennent sur l’oubli
De l’élégance exaltée

Et nos peaux d’émerveiller
L’âme qui s’enrichit
De parler en silence

Dans la joie claire
De vivre notre essence
Dans l’ivresse de nos chairs

Le fou

Le fou

J’ai gravé dans le bois
Le nom de tous les vents

J’ai crié dans le vent
Le nom de tous les rois

J’ai demandé aux rois
D’offrir leurs rêves aux enfants

J’ai chanté aux enfants
De rire avec le vent

Alors ils m’ont dit que j’étais fou
Que le vent ne riait pas
Et que les rois n’avaient plus rien

Je les ai convoqués
Rois et vents assemblés

Tous autour du bûcher
Pour un dernier festin

25 décembre 2019



Ivresse
J’autorise mes yeux
à écouter le refrain
Du satin délicieux

J’accepte que mes mains
Se tiennent sur l’oubli
De l’élégance exaltée

Et nos peaux d’émerveiller
L’âme qui s’enrichit
De parler en silence

Dans la joie claire
De vivre notre essence
Dans l’ivresse de nos chairs

26 décembre 2019
Le moment

Ils arpentent les rochers
Du rivage, sous les pleurs
éperdus des vagues
Qui battent ton sourires

Les embruns y déposent en baisers
Les chants épicés de mille cités

Sous le froissement de l’onde déchiquetée
Rugissent les souvenir tapis

Ils gardent pour les jours courts
En soleil de secours
L’intime trésor nacré

Éclore

Éclore

Le chemin se flétrit
S’il n’est pas arrosé

Des rires des étreintes
Qui parsèment nos destins
De surprises sucrées

Comme jasmin facétieux
Qui me prend par la main

Les pensées partagées
Arrosent une fleur
Qui attend le soleil

Vertical

Vertical
Charmé par le ciel
L’arbre se disperse

En farandoles insouciantes
Qui glissent des songes
Sous nos masques austères

Apaisé par la terre
L’arbre nous confie
Le chant du monde incertain

à qui il dérobe
Son austère apparence

Poisson

Poisson

Le sursaut d’une pensée
Saisie dans l’éclat de l’aurore
Fait chanceler le temps

Apprends le délice caché
Dans les recoins du rêve

L’élan primordial
Qui arpente nos âmes
Les traverse, les bouleverse

Et offre à nos sens
L’au-delà du présent

Constellations


Constellations


Que trouves-tu à muser
Si ce n’est l’espérance
De pouvoir contempler
Le reflet des étoiles
Sur le lac endormi

Penses-tu que les étoiles englouties
Contemplent en nos cœurs
L’espoir soupiré
Au bord du chemin

Combustion

Combustion
L’instant pensé dérobé
Dispute aux oiseaux le plaisir
D’échapper au regards comme à l’âme

En un supplice consenti je m’éblouis
De les voir tous deux disparaître
Dans un grand embrasement

Lascive

Lascive

Rêves en nuées,
Enlacées nerveuses

Électrique apesanteur
D’un tournoiement ardent

Pour griser le vent
D’un incompréhensible élan

vendredi 27 décembre 2019

Porté par le vent

Porté par le vent

Nos histoires font éclore
Des illusions conscientes
Qui guident nos âmes en des rêves
Si agiles qu'ils rencontrent
Sous la danse de l'acier
Les mots égarés

Nous les rassemblons tendrement
En essaims qui s'en vont
Saisir à la gorge le temps

Parviendrons nous pour autant
à reprendre ce qu'il nous a volé
De nos errances passées et ressassées

Écho distorsion

Écho distorsion

Je déteste les rois amers
Sous les adages décatis
Des vérités crues

Dans l'absurdité des mots hors maux
Apparaissent les séquelles
Du peuple séditieux

Il déferle en nuées
Portant ses rêves incertains
Brisant au passage les mensonges

Prodigués par de faux dieux
Ayant déjà renoncé à exister

Méditations givrées


Méditations givrées

Je déguste le froid de l'hiver
Sous le branchage dégarni
Des vérités crues

Dans la sobriété du temps hors du temps
Apparaissent en dentelles
Les infinis des cieux

Ils recèlent en nuées
Nos rêves incertains
Comme autant de mensonges

Prodigués par les dieux
Dans leurs vaines tentatives d'exister

mercredi 13 novembre 2019

Croisière solaire

Dans le jeu des sueurs emmêlées
Luttes perpétuelles symbolisées

Se dresse la vitalité pleine
De mon présent incandescent

Dans les courbes de la geste
Verbale mélodique de nos voies

Existe l'éternité de l'être
Qui emplit nos présents

Comment nourrir le feu
Qui dressera contre le ciel

L'ascension de nos frêles
Mais majestueux vaisseaux

Ils parcourent avec grâce
les courants invisibles imprévisibles

Dont on tente avec arrogance
De se jouer pour berner

La futilité illusoire et féroce
De nos existences avides

dimanche 10 novembre 2019

Jeux d'ombres et de lumières dans un train

Suspendue au mouvement
J'attends délicatement le moment

Enragée de frissons
J'irrite les sens avec passions

Je suis lumière et je me glisse
Dans l'écume oisive
De la réalité en tourment

mardi 29 octobre 2019

Après la pluie

Sur un fragment de pluie
Je m'évade en chantant
La renaissance joyeuse
Des lettres découvertes

Elles s'envolent en bruissant
Et révèlent sous le voile
Charnel du papier
Les effluves de nos
rêves

Gloire de Sève

Grâce du temps qui s'écoule
Avec impuissance sur la force
Incandescente des cœurs émus
De voir les lignes sauvages
De nos sœurs et frères enracinés
S'envoler de part et d'autre du présent
En d'insolentes exhubérances.

jeudi 17 octobre 2019

Automne

Regardons l'horizon
Submerger nos envies
Pourquoi l'infini
Se rit-il de nos passions

Diluées dans l'absence
Elles nous hantent
Avec tant d'insistance
Quelles deviennent chancelantes

Pleurez pleurez nuées déferlantes
Sur l'Azur élimé de la fin de l'été
Qui verra la mort éblouissante
Du maître trahi mais aimé

L'amour profond de l'instant
Se blottit dans l'invisible chant
De la lumière calme du couchant


L'oiseau-lune

Sur les flots célestes
Se déploient mes ailes
Aux franges aveuglantes.

De mon bec s'éveille l'éclat du soleil naissant
Quand je me blottis en mon aire.

Voyageur quand tu t'endors,
N'omet pas pour ma saine vigilance,
Le réconfort mérité de grains savoureux

samedi 12 octobre 2019

Vol

J'écoute le vrombissement éphémère du vol rieur des enfances délicieuses.
Volez la richesse des innocences éternelles, qui seront en vos cœurs, d'infatigables phares pour vos soirs de tempêtes.

vendredi 11 octobre 2019

Méri Médi dien terranée

La permanence de la lumière
Qui glisse sur la joie modeste d'être ici,
Perché sur l'onctueux clapotis
Des gorges douces des sirènes.

Le temps s'avance furtivement,
Effeuillant en caresses sensuelles
Les instants de nos vies éblouies
De fixer les appâts du quotidien.

Que nous reste-t-il alors
Pour survivre à l'idée
De l'absurde échéance?

Si ce n'est de plonger
au delà
De ce qui nous fait
Et de ce que nous croyons être

Pour trouver sans tristesse
L'ivresse du vide et de l'absence
Elle qui définit notre essence
En une lumineuse et permanente puissance

lundi 23 septembre 2019

Entre-pierre

Soleil orageux de mon âme,
Ne noies pas des larmes de la rancœur,
Le vent altier de nos tendresses.

Venez en cohortes en hordes, troupeaux, h
ardes,
Hargneuses et courageuses,
Déverser sur nos vies lacérées

Par l'âpre férocité des présents malmenés
Un soupçon d'espérance,
Perpétuel pied de nez,

A l'insatiable camarde.

Bruine

Grand coffre d'airain
Des colonnes effondrées
Renferme en son sein
Les vestiges mal-aimé
Des souvenirs délavés
Par les orages de l'Histoire

Oubliant de vivre le désespoir
Rions de nous regarder marcher
Dans l'obscurité rance
D'une époque qui s'inquiète
Plus de sa prochaine danse
Que du naufrage de ses consciences.

Caunes-Minervois, septembre 2019